Un collectif d’humains peut il être considéré en toute rigueur comme un système vivant ?
Oui. Un collectif d’humains peut rigoureusement être considéré comme un système vivant si l’on applique les critères de définition systémique : finalité, frontières, interactions, facteurs internes et environnementaux.
En ce sens, tout collectif humain structuré peut être légitimement analysé comme un système vivant, avec ses tensions, ses inerties, ses potentiels d’ajustement ou d’effondrement.
🧠 Applications multiples
La systémique s’applique aussi bien :
- aux phénomènes biologiques (écosystèmes, systèmes nerveux),
- qu’aux dynamiques humaines (groupes sociaux, gouvernance),
- ou encore aux systèmes techniques (réseaux informatiques, chaînes logistiques).
Elle permet, par exemple, d'analyser les phénomènes d'auto-renforcement, de résistances au changement, de désalignement entre structure et finalité, de saturation des capacités adaptatives ou d’effondrement systémique.
Cette caractérisation a été pleinement employée dans plusieurs de mes analyses, notamment dans les études du bizutage ou des dynamiques de gouvernance dans l’économie sociale et solidaire :
🧩Exemple concret : le bizutage comme phénomène systémique
L’étude du bizutage universitaire montre comment une pratique, en apparence marginale ou ponctuelle, s’ancre dans les boucles systémiques d’un collectif humain : sa culture, son fonctionnement, ses attentes implicites de hiérarchisation ou de cohésion. Le bizutage apparaît alors comme un phénomène émergent du système collectif — et non comme une simple somme d’actes individuels.
🧩Exemple concret : gouvernance dans l’ESS
L’analyse de la gouvernance montre que les récits collectifs (valeurs, missions) et les structures décisionnelles interagissent dans le temps. Quand un écart se creuse entre ce que le collectif dit être et ce qu’il fait réellement, une tension systémique se crée — pouvant aboutir à un effondrement s’il n’y a pas de régulation réflexive.
🌿La systémique au service des organisations humaines
L'avantage de la systémique réside dans sa capacité à livrer des perspectives d'ajustement, redonnant ainsi toute sa souveraineté aux systèmes étudiés.